HU Tobacco est la marque créée par l'Allemand Hans Wiedemann, un amoureux et bon connaisseur des tabacs pour pipe, qui fait fabriquer ses mélanges par Kopp Tobaccos. Des mélanges souvent composés de multiples sortes de tabacs en provenance des cinq continents, savamment dosés. L'un des très nombreux mélanges HU, et l'un des plus anciens, se nomme Flanagan.
Le HU Flanagan fabriqué par Kopp est un mélange complexe, se présentant sous forme de flakes (une dizaine de larges lamelles dans la boîte) associant du dark fired kentucky, deux types de virginie, de l'oriental et une pointe de perique — ceci sans aucun arôme ajouté. Une richesse prometteuse.
Fumé dans plusieurs pipes de contenance moyenne, en introduisant les flakes entiers à la verticale dans le fourneau, c'est du kentucky que je perçois les notes caractéristiques, entre noix et bois. Mais à mi-parcours, une touche plus aiguë et poivrée prend la main, occultant partiellement les autres composantes. Sans doute s'agit-il du perique ou d'un virginie, qui donne une sensation d'acidité, de piquant. Quant à l'oriental, supposé apporter une légère touche sucrée, il est imperceptible.
Allumé ensuite dans des pipes au foyer plus petit (environ 1,8mm de diamètre), en délitant davantage les flakes, le Flanagan se montre sous un autre jour : là, c'est le virginie qui l'emporte, accompagné d'une pointe caractéristique de burley/kentucky. La présence du perique est bien moindre et cela me convient parfaitement. Pas d'agressivité, pas de piquant, à peine une note acide et beaucoup de plaisir.
Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, écrivait Alfred de Musset. Il faut en l'espèce s'inscrire en faux contre cette adage : un fourneau trop généreux ne convient guère à cette mixture, tout comme un porto dans un verre à whisky n'exhale pas la finesse escomptée.
Le fait que le Flanagan n'ait pas suffisamment été aéré au début l'a sans doute rendu trop poivré. Là aussi, par analogie avec les alcools, un tabac nécessite de s'oxygéner avant de donner le meilleur de lui-même, d'autant plus pour des mélanges complexes comme ceux de chez HU.
Comme cette forme de versatilité du mélange m'a tout de même fait douter de moi-même, j'ai demandé son opinion à Karl Grux, qui semblait apprécier ce Flanagan. Et sa perception, légèrement différente quant à la portée de tel ou tel ingrédient, semble tout de même aller dans le même sens.
L'AVIS DE KARL GRUX
J'apprécie le Flanagan parce qu'il m'évoque des sentiments parfois contraires. Tantôt il peut être léger, tantôt il peut monter en puissance. Hans Wiedemann d'HU Tobacco réussit un coup de maître ici en proposant un mélange composé de Virginia, de Kentucky, de Perique et d'Orientaux. L'équilibre est réussi, c'est un tabac qui fait voyager. Il reste parfois trop linéaire sur la fin, davantage de punch m'aurait séduit mais, ça, ce n'est que mon appréciation personnelle.Pour le comparer au Regents Flake de G.L. Pease qui peut lui ressembler, le Flanagan est plus floral, plus acide, plus doux. Ce tabac HU contient du Kentucky en plus, mais ce n'est pas une note dominante.
Depuis début 2024, le rapprochement entre HU et Kopp s'est accentué. "Je me concentre sur le développement de mélanges de tabac et sur le partenariat avec Kopp Tobaccos dans le monde entier. Cette collaboration ouvre la voie à des développements encore plus créatifs et s'enrichit encore grâce à l'expérience du master blender Thomas Nitsche", a ainsi déclaré Hans Wiedemann il y a un an.
Concrétisation rapide de cette collaboration : une partie de la gamme HU Tobacco est maintenant importée aux États-Unis par Laudisi Distribution Group, avec un succès immédiat. On continue, bien entendu, à les trouver en Allemagne.
2 commentaires :
Boite de la production Kop ou Dan Tobacco?
Comme indiqué dans l'article ;)
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